OGM Les producteurs de maïs vont attaquer l'arrêté d'interdiction
Les producteurs de maïs vont attaquer en Conseil d'Etat l'arrêté d'interdiction de la culture du maïs OGM MON810 en 2008 que le ministère de l'Agriculture s'apprête à prendre, a annoncé leur président Christophe Terrain, jeudi lors d'une conférence de presse.
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"Nous allons attaquer en Conseil d'Etat, avec un référé, ce futur arrêté d'interdiction pour en faire suspendre l'application", a déclaré M. Terrain, lors d'une conférence de presse quelques heures après que le ministère de l'Agriculture eut annoncé qu'il allait prendre cette décision "dans les prochaines semaines". L'association des producteurs de blé (AGPB) et celle des producteurs d'oléo-protéagineux (FOP) devraient se joindre à l'action de l'association des producteurs de maïs (AGPM), dans le cadre de leur association commune Orama, ont affirmé leurs présidents respectifs, Philippe Pinta et Xavier Beulin.
Interrogée par l'AFP, la porte-parole de Monsanto France, le producteur du seul maïs OGM autorisé jusqu'à présent dans l'Hexagone, n'était pas en mesure jeudi après-midi de dire si la filiale du groupe américain se joindrait à la procédure des syndicats agricoles ou si elle entamerait de son côté une procédure judiciaire. "Avec une procédure d'urgence, le Conseil d'Etat devrait donner une réponse trois semaines après le dépôt du référé", a indiqué Luc Esprit, directeur général de l'AGPM, qui ne perd pas espoir que du maïs OGM MON810 puisse être semés dans l'Hexagone au printemps, si le Conseil d'Etat donne raison aux maïsiculteurs.
Le préjudice financier de ne pas cultiver de maïs OGM en 2008 est estimé à 10 millions d'euros par le président de l'AGPM qui fait état d'"un grand sentiment de colère" des producteurs de maïs contre les pouvoirs publics. En effet, selon lui, s'il n'y avait pas d'interdiction cette année 100.000 hectares auraient été semés en OGM contre seulement 22.000 en 2007, 5.000 en 2006 et 500 en 2005. "Mon estimation financière est basée sur le fait qu'il y a une différence de 100 euros/ha pour l'agriculteur entre un maïs OGM et un maïs non OGM, grâce à un rendement meilleur, estimé entre 5 et 10 quintaux/ha, et une moindre utilisation de pesticides même si les semences OGM coûtent plus chères", assure-t-il.
Interrogés à propos de projet de loi sur les OGM qui doit être débattu à partir du 5 février au Sénat, les céréaliers se prononcent pour l'institution d'un "fonds privé" pour indemniser les agriculteurs conventionnels et biologiques en cas de contamination avérée par des OGM, en attendant que les assureurs acceptent de prendre en charge ce type de risque. La grande majorité des agriculteurs de "grandes cultures" craignent également de voir les Américains prendre des mesures de rétorsion si l'Union européenne continuait à interdire l'importation de certains produits OGM, notamment du soja destiné à l'alimentation animale.
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